Après la conférence de Yalta

L'URSS, le Japon et la Chine

Il est certain qu'en arrivant en Crimée, M. Roosevelt désirait obtenir de la Russie qu'elle renonce à sa neutralité vis-à-vis du Japon. Le communiqué ne dit absolument rien à ce sujet. Il faut remarquer, pourtant, qu'il fixe au 25 avril 1945, la date d'une conférence des Nations unies qui se tiendra à San Francisco, sur les rives du Pacifique, face au Japon. Or, le 25 avril est exactement le lendemain de la date où la Russie doit dénoncer son pacte de neutralité avec le Japon si elle ne veut pas qu'il soit reconduit pour deux ans.

Les affaires de la Chine ne sont pas évoquées non plus par le communiqué, sinon pour faire savoir que le gouvernement chinois participera à la conférence de San Francisco – preuve de plus qu'on y traitera du Japon. Remarquons, d'ailleurs, que ces derniers temps la presse soviétique parlait beaucoup de la Chine, déplorant la division entre les communistes chinois et le maréchal Tchang Kaï Check, division qui oblige le gouvernement de Nankin à distraire de la lutte contre le Japon quelques trois cent mille hommes pour surveiller les confins des territoires sous contrôle communiste. L'abandon par la Russie de sa neutralité vis-à-vis du Japon supposerait que les États-Unis et la Russie se sont mis d'accord pour un rapprochement entre Nankin et les communistes. Cette question méritera d'âtre suivie avec attention.